• Réquisitoire

    Vous qui tirez sur les animaux
    Qui les torturez dans les labos
    Vous, tueurs professionnels d'abattoirs
    Sectes taurines ou autres attardés de l'histoire
    Et vous, poseurs de filets insensés
    Négationnistes pathétiques de la souffrance animale
    Vous êtes les ennemis de la Vie
    Les fossoyeurs de la Terre

    Quant à vous qui légalisez ces meurtres
    Les décretez indispensables à cette science
    Honte de nos consciences,
    Les décrétez nécessaires à la survie
    De l'homo auto-proclamé sapiens
    Qui possèderait néanmoins un incontrôlable instinct carnivore
    Vous, dont le cerveau craintif et formaté
    S'interdit lui-même de poursuivre les raisonnements
    Jusqu'à un point digne de ce nom
    C'est-à-dire au moins jusqu'à répondre aux questions des enfants

    Vous qui permettez par votre inculture, votre couardise
    Ou plus souvent par votre passivité
    D'offrir le champ libre de votre silence
    À ces anéantisseurs de vies
    Vous ne valez guère mieux
    Votre violence réside dans votre lâcheté
    Vous armez les ennemis de la Vie
    Les fossoyeurs de la Terre

    Ah voilà que vous ne supportez plus les mots non plus
    La sensibilité se nommera donc sensiblerie
    Et par un étrange mimétisme bancaire
    La protection des êtres, marchandises en souffrance, ne sera plus que gestion
    Le meurtre sera appelé prélèvement
    Et l'amour désintéressé
    Ce pléonasme inconnu de vous
    Se verra, à la lumière d'une soudaine et opportuniste aspiration philosophique
    Estampillé antropomorphisme

    Je me fiche pas mal de paraître prétentieux
    Si je peux sauver un chat, un lapin, une souris
    Ou même un escargot, ou même une crevette
    Ou même un petit homme
    Alors j'aurai servi à quelques chose

    Quant à ceux qui craignent les petits désagréments
    D'afficher ainsi un indéfectible respect pour la Vie
    Qu'ils se rassurent
    Il ne m'en coûte rien, bien au contraire
    C'est un indicible soulagement
    Que de quitter enfin les autoroutes balisées de la désinformation
    De la bonne conscience aux argumentaires prémâchés
    Des auto-justifications cousues de fil rouge
    Du rétrécissement du champ de la pensée
    Téléguidée en coulisses par ceux-là même qui recueillent les juteux dividendes
    D'une docilité désormais acquise

    Ce monde ne serait donc plus que l'environnement
    D'un centre qui ne serait autre que le bipède arrogant que nous sommes
    Conception infantile de l'homme, ce nouveau-né du monde
    Quotidiennement infirmée par les faits
    La force de supporter tout ça nous viendra d'elle-même
    Il y a en nous comme une force animale

    Tiens
    Prends un animal au hasard
    Et approche-toi de lui
    Regarde-le en face
    Regarde-le vivre, respirer
    Et courir lorsqu'on le lui permet
    Regarde-le te regarder
    Regarde bien, il te regarde
    Il saura même peut-être
    Suprême anathème
    T'apprendre
    L'Amour

    Voir le site : {
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