• L'homoparentalité (et plus particulièrement le droit à l'adoption par des homos)

    Je suis pour l'adoption par des homosexuels. En effet, je suis persuadée que des homosexuels peuvent tout aussi bien éduquer et s'occuper d'un enfant qu'un couple hétérosexuel.

    D'ailleurs, il n'existe aucune preuve dans la recherche publiée en sciences humaines qui suggéreraient que les enfants adoptés par des parents homosexuels pourraient rencontrer des problèmes de développement spécifiques, à cause de l'orientation sexuelle de leurs parents.

    Les Pays-Bas ont ouvert aux homosexuels le droit au mariage depuis 1998 et le droit à l'adoption depuis 2001. La Suède autorise également l'adoption par un couple homosexuel depuis juin 2002. En France, l'homoparentalité n'est toujours pas reconnue légalement.
    Pourquoi la France est elle toujours en retard ?!
    (ci-dessous une partie de mon dossier sur l'homoparentalité réalisé pour un cour de psychologie sociale).



    Les travaux en sciences humaines :

    Les principaux doutes au sujet de l'adoption par des homosexuels sont : l'identité sexuelle, le développement personnel et les relations sociales de l'enfant.
    Y a-t-il une possibilité que des enfants de parents homosexuels deviennent homosexuels en grandissant ? L'examen des recherches en sciences humaines sur cette question a permis de dégager 12 études qui testent plus de 300 enfants concernés. La majorité de ces études comparent les enfants de parents homosexuels divorcés avec des enfants de parents hétérosexuels divorcés. Aucune étude ne fait ressortir de résultats inquiétants au sujet de l'identité sexuelle de l'enfant.

    Toutefois, au sujet du complexe de l'oedipe les avis sont très partagés : ceux qui pensent que le complexe d'oedipe est uniquement fondé sur la différence des sexes considèrent alors qu'élever un enfant en milieu homoparental reviendrait à l'élever en milieu monoparental, puisqu'il n'y a qu'un sexe existant dans le couple, ce qui pourrait constituer un obstacle au bon développement de l'enfant.

    Cependant, d'autres psychologues pensent qu'un enfant peut très bien vivre et se développer avec des parents homosexuels, car bien quils soient du même sexe, ils restent deux êtres différents, chacun unique, et chacun pétri d'identifications masculine et féminine. L'enfant ferait donc une réelle différence entre ses deux parents et réussirait à voir en l'un un côté plus maternel et en l'autre un aspect plus masculin. Le complexe d'oedipe, ainsi fondé sur la différence en général et non sur la différence des sexes, pourrait alors se résoudre sainement.

    En outre, certains tribunaux se demandent si les enfants de mères lesbiennes auront des contacts suffisants avec leurs pères ou d'autres hommes d'âge adulte qui pourraient servir de référent masculin. Des sociologues essentialistes pensent que le rôle du père est fondamental pour le développement de l'enfant. Mais, selon certains psychologues comme Sylverstein et Karl F. Auerbach (1999), les pères ne sont pas essentiels au bien-être d'enfant, et le mariage hétérosexuel n'est pas le seul contexte social dans lequel une paternité responsable est la plus susceptible de se produire.

    L'étude de Nadaud (2002) démonte également cet argument, puisqu'elle ne note aucune différence significative entre les enfants d'abord élevés par un couple hétérosexuel ou élevé par un gay et une lesbienne, et ceux n'ayant connu que le contexte d'un couple de même sexe.
    En fait, les enfants qui présentent les moins bons résultats sont ceux issus d'un couple hétérosexuel, puis élevés ensuite par un couple de même sexe. S.Nadaud dit : "Plutôt que l'homoparentalité en elle-même, il semble que ce soient ses répercussions sociales, et une éventuelle rupture familiale, qui posent problème ».

    Une seconde préoccupation des tribunaux concernant les enfants élevés dans des familles homosexuelles touche à d'autres difficultés dans le développement personnel, comme une faible estime de soi, des problèmes d'adaptation et des troubles psychiatriques.
    Ainsi, S.Nadaud souligne que les enfants élevés par des couples de même sexe sont un peu moins sociables et un peu plus timides, mais ils sont en revanche plus actifs et ont une meilleure capacité d'adaptation. Les recherches ne montrent pas d'autres résultats inquiétants pour l'enfant. "Les interactions sociales peuvent être un peu plus difficiles pour eux, ce qui peut aisément être expliqué par la stigmatisation sociale du contexte familial".Ainsi, les quelques difficultés rencontrées par les enfants élevés par des couples homosexuels seraient dues plutôt au rejet et aux a priori qu'à la composition du couple qui les élève.

    Les tribunaux ont également émis le sentiment que ces enfants pourraient être plus susceptibles que les autres de subir des abus sexuels de leurs parents ou des amis de leurs parents. Les recherches montrent que la grande majorité des abus sexuels exercés sur des enfants sont commis par des hommes hétérosexuels, et non par des hommes et femmes homosexuels. Il s'agit donc d'un préjugé non fondé.

    La première étude réalisée de façon systématique sur des enfants nés de mères lesbiennes a été réalisée par Ailsa Steckel (1987). Ses résultats montrent que les enfants de couples homosexuels et hétérosexuels sont beaucoup plus similaires que dissemblables. Elle a également trouvé plusieurs côtés positifs dans des couples homosexuels comme l'impression que les enfants de mères lesbiennes sont plus susceptibles de se sentir aimés car ils ont la certitude d'avoir été désirés. Depuis, de nombreuses études montrent des résultats semblables.

    Ainsi, par exemple Charlotte J. Patterson ( 1996) précise que l'une des conséquences du fait de grandir dans une famille lesbienne serait une plus grande compréhension de la diversité humaine, mais aussi une vision plus large des rôles sexuels. Les enfants de mères lesbiennes ou de pères homosexuels seraient davantage en mesure de célébrer la diversité de l'humanité et seraient plus à l'aise avec les différences.

    En fait, le développement des enfants semble être plus influencé par la nature des relations et des interactions au sein de la structure familiale plutôt que de la particularité de la structure de la famille.

    P.S : image prise sur deviantart...

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